Le Personal Branding n’est pas du Marketing

J’ai écrit cet article pour remettre les pendules à l’heure concernant l’amalgame que certains font entre le Marketing et le Personal Branding, afin de démontrer combien il est erroné d’utiliser les mêmes approches ou pratiques, et de les aborder avec le même état d’esprit pour « mettre en lumière » :

  • Les produits ou services que commercialise une entreprise, d’une part.
  • Les atouts professionnels et personnels d’un être humain, d’autre part.

Il faut dire qu’en France, ce sont majoritairement des personnes issues du milieu du marketing, des marketeurs, qui écrivent sur le Personal Branding et qui en parlent sur Internet (ce qui n’est pas le cas aux Etats-Unis). Du coup, ils en donnent une image déformée parce qu’ils voient les choses à travers le prisme de ce qu’ils ont appris concernant la mise en avant d’un produit, d’un service ou d’une entreprise.

=> Simplement parce qu’on n’apprend pas ce qu’est le Personal Branding, ni comment on construit le processus de mise en lumière d’un être humain dans les écoles de publicité et de marketing.

Par conséquent, les marketeurs zappent systématiquement la première étape du Personal Branding qui consiste à apprendre à se connaitre soi – en tant que personne ; pour aller directement à l’étape de la communiquer sur soi. Ce qui aboutit à l’élaboration d’une communication superficielle, sans profondeur, conçue uniquement dans le but de plaire.

Communiquer pour plaire, pour séduire, et construire une image de soi qui n’est pas soi, ça n’est pas ce que nous souhaitons lorsque nous cherchons :

  • à nous positionner sur notre marché pour obtenir un travail qui match avec nos véritables aspirations et dans lequel nous pouvons nous épanouir (si on est salarié) ;
  • à convaincre nos clients de la qualité de nos services ou prestations (si on est indépendant).
Sauf si notre objectif, c’est de devenir une star du net !

Plaire aux autres sans savoir qui nous sommes réellement, ce que nous avons à offrir et ce que nous voulons dans la vie, c’est déjà ce que nous apprenons à faire dès l’enfance pour survivre dans notre société. Nous cherchons à plaire à nos parents, à nos professeurs, à nos amis, à nous adapter à la société dans laquelle on grandit. Au risque de finir par nous perdre, en nous éloignant de plus en plus de nous-mêmes et de ce qui est vraiment important pour nous.

Arrive le moment où cela devient très inconfortable. Alors on craque, on fait un burn-out, un bore-out, une dépression ou ce qu’on appelle une « crise de la quarantaine ».

Mais en réalité, cette crise existentielle touche toute personne qui commence à s’interroger sur elle-même, sur ce qui a du sens pour elle ou sur ce qu’elle serait devenue si elle n’avait pas écouté les conseils de ses proches – pas toujours si avisés que cela – en s’orientant sur la voie qu’elle avait envie de prendre professionnellement ou personnellement.

Parfois, cette dé-personnification est tellement forte, qu’on ne sait même plus ce qu’on veut vraiment, vers quoi s’orienter. En apparence, on travaille, on fait ce qu’on attend de nous, mais en réalité on a démissionné et on erre mentalement sans but, sans sens, sans gouvernail.

C’est une situation fort déstabilisante et qui touche apparemment de plus en plus de gens selon les derniers sondages. Les Américains ont appelé cela le « Quiet Quitting » qu’on traduit chez nous par « démission silencieuse ».

Le Personal Branding n’est pas une pratique de Marketing adaptée à une personne

Parce que le processus qui permet de développer notre marque personnelle va bien au-delà de la visibilité.

Il a pour objectif de nous donner les moyens de prendre notre place. Et pour cela, nous devons commencer par nous interroger sur ce que nous voulons et apprendre à nous connaitre pour gagner en clarté et en confiance, avant de penser à communiquer.

Soulignons que Personal Branding et Marketing sont des mots anglais difficiles à traduire en français. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils sont utilisés tels quels dans le langage courant.

Si dans « Personal Branding » (qui signifie « développer sa marque personnelle ») on a le mot « Branding » qui désigne un processus (-ing) destiné initialement aux entreprises et dont l’objectif consiste à mettre en avant leur marque (brand).

Le mot « marque », désigne des attributs, des caractéristiques, ce qui distingue, une qualité, un style, une signature, un emblème et aussi une emprunte – ce qui reste.

Le mot « personal » (personnelle – en français) – désigne l’individu, son individualité, son originalité, ce qui lui est propre, son intimité et aussi son égo – l’image que l’on a de soi-même, que l’on projette vers autrui, et qui n’est pas soi.

Alors que le mot « marketing » désigne un processus de commercialisation, de marchandisage.

Et même si une personne commercialise ses talents, soft skills, compétences, expertise en contrepartie d’un salaire ou de l’argent de ses clients, on ne peut décemment pas associer l’acte de se vendre soi, à celui de vendre un objet, un service ou une prestation.
Enfin si, mais ça n’est pas légal 😉

La démarche du Personal Branding a pour but de trouver notre équilibre personnel (en tant qu’être humain) en faisant quelque chose – un travail – qui nous permet d’exprimer ce que nous avons à offrir à ce monde et qui fait notre unicité.

Et si nous ne nous sommes pas préalablement interrogés sur ces sujets, il y a peu de chance que nous trouvions notre place en exerçant une activité qui a du sens pour soi.

Nous ne sommes pas venus au monde pour nous adapter au marché.
Nous sommes venus au monde pour vivre pleinement notre vie en faisant en sorte que le marché s’adapte à nos besoins d’être humains.

Les rayures des zèbres sont uniques, tout comme chacun d’entre nous est unique.
Et personne n’a jamais réussi à dresser cet animal 😉 

Toutes personnes qui exercent une activité qui a du sens pour elles, révéleront qu’elles ont commencé par chercher à se comprendre elles-mêmes avant de comprendre ce qu’elles voulaient faire. Et c’est seulement après cela qu’elles ont réfléchi à la stratégie qui leur permettrait de se mettre en avant.

« Rayonner vers l’extérieur ce qu’il y a à l’intérieur de soi ! »
– L’idée du chêne est déjà dans le gland –

Si nous utilisons les techniques du marketing pour développer notre Marque Personnelle, nous risquons de nous tirer une balle dans le pied en faisant le contraire de ce que nous devrions faire pour gagner notre réputation, car c’est bien de cela qu’il s’agit. Et rappelons que la réputation est une notion qui existait bien avant le numérique et qui n’avait pas besoin de la Toile pour se transmettre d’un individu à un autre. Ce qui est toujours le cas.

Les pratiques utilisées en marketing sont manipulatoires.
Ce que nous savons tous très bien !

Les marketeurs, tout comme les journalistes, utilisent des méthodes de communication basées sur l’idée que les humains sont des consommateurs, des acheteurs ou des clients potentiels – des prospects qui forment une audience, un lectorat… Des personnes susceptibles d’acheter les idées, les produits ou les services qu’ils proposent et qu’ils imposent à coup de rabâchage, presque hypnotique. Ce qu’ils cherchent avant tout, c’est d’attirer notre « attention » pour nous vendre leur came, ou influencer nos comportements selon leurs intérêts propres en provoquant des réflexes d’achat.

Partout et du matin au soir, nous sommes pris dans leurs filets médiatiques. Et il est devenu très difficile d’échapper à leurs injonctions. A moins de vivre dans une grotte, et encore ! Certains marketeurs de génie seraient capables de dresser des lucioles pour qu’elles écrivent des slogans publicitaires dans la nuit et en tapisser la voûte 🙂

Ces professionnels de la « communication unilatérale » ont réussi à créer un monde totalement hors du réel, fait de besoins et d’offres susceptibles d’y répondre. Mais ces besoins sont créés de toutes pièces, à coup d’influences et de conseils plus ou moins foireux. Des besoins que nous aurions rarement sans leurs suggestions.

A se demander si nos vies, nos désirs, notre argent nous appartiennent réellement. Si c’est nous qui tenons les rênes de notre existence et de notre santé mentale, car aujourd’hui, ils utilisent même les neurosciences pour nous convaincre. On parle alors de « neuro-marketing ».

Quoi qu’en pensent donc certains marketeurs qui se sont improvisé « consultants en Personal Branding » sans n’avoir jamais été formés, les méthodes du marketing digital tel qu’il a été conçu à l’origine pour vendre un produit et faire la promotion d’une marque corporate ne peuvent pas s’appliquer à la stratégie de communication d’un être humain, qui cherche simplement à trouver un travail (salarié ou indépendant) lui permettant de s’épanouir pleinement… Sauf si elle vend du vent. Mais le vent passe, alors qu’une réputation, ça reste !

Se connaître pour apprendre à se faire confiance

L’étape du Personal Branding qui consiste à se connaître et à savoir ce que nous voulons n’a pas pour but d’être totalement révélée à autrui. Avant tout, c’est un moyen pour nous d’apprendre à nous faire confiance pour donner à nos projets ou ambitions une direction qui a du sens pour nous. C’est notre jardin secret.

Si nous sommes bien obligés de nous mettre en avant et de communiquer sur nous pour que ceux qui nous rémunèrent sachent que nous existons (un recruteur ou un client). Ce que nous devons révéler aux autres et ce sur quoi nous devons communiquer, c’est avant tout :

  • Notre expertise
  • La qualité du service que l’on rend.
  • Le service que l’on apporte aux autres.
  • La différence que l’on peut faire pour eux.
  • Ce qu’ils peuvent accomplir grâce à nous.

Reste à être persuadé que nous sommes capables d’accomplir ce que nous avançons et à avoir foi en nous.

Trouver le juste équilibre entre parler de soi et laisser notre réputation faire son chemin

Les professionnels qui s’accomplissent et qui se démarquent réellement sont rarement ceux qui parlent d’eux tout le temps. Le sujet de communication d’un être humain ne devrait pas être lui-même, mais ceux à qui il s’adresse.

En cherchant à constamment faire entendre notre voix – comme on le dit sur LinkedIn – nous risquons de devenir envahissants et de « casser les oreilles » de notre auditoire, qui peut choisir à tous moments de cesser de nous écouter.

Notre « voix » finie alors par former une sorte de fond sonore auquel les gens portent de moins en moins attention. Et si nous réagissons à cette perte d’audience en nous exprimant encore plus fort, en essayant de choquer, d’interloquer, en faisant de la pub ou des soldes (certains infopreneurs se mettent par exemple à faire de grosses remises sur leurs offres de services), cela ne change rien. Nous finissons par nous faire zapper !

Communiqué spécial destiné à Max et à Edgar :
« Vous êtes vraiment saoulant les gars ! »

C’est ce qui arrive lorsqu’on confond « visibilité numérique » et « succès » ou « réussite professionnelle ». Ces deux derniers points ne se mesurent pas en nombre de likes et de commentaires sur Internet.

Imaginez ce qui se passerait dans la vraie vie, si un de vos collègues débarquait toutes les 5 minutes dans votre bureau pour présenter ce qu’il fait et cherchait non-stop à attirer votre attention… Vous finiriez certainement par trouver le moyen de l’éviter.
Sur les médias sociaux, c’est encore plus facile à faire !

Je le répète, le véritable objectif du processus de Personal Branding, c’est de nous permettre de nous révéler à nous-mêmes pour gagner en confiance et oser nous positionner sur des projets professionnels (des postes) qui ont du sens pour nous du fait que nous savons ce que nous voulons et ce que nous offrons. Lorsque nous savons cela, nous cherchons alors à mener une existence professionnelle qui match avec nos ambitions, nos atouts et nos valeurs. A nous entourer de personnes qui les partagent.

Ce qui implique d’avoir le courage de nous libérer des chaines qui nous entravent, comme les croyances limitantes que nous avons sur nous-mêmes, sur les autres ou sur notre environnement professionnel.

Parce que personne n’a envie de rentrer dans des cases. Nous voulons nous donner les moyens d’aller au-delà des dictas qui nous sont imposés depuis tant d’années par ceux qui nous disent, au travers du système éducatif, des pratiques sociales et des médias, qui nous devons être, ce que nous devons faire et comment nous devons nous comporter.

Et nous savons qu’il va falloir travailler dur pour y arriver, parce que cette transformation ne s’obtient que par la volonté et le passage à l’action !

Faire son Personal Branding, c’est se lancer dans un processus, un travail personnel, que nous devrions tous démarrer à l’école, afin que chacun se pose des questions sur ce qu’il attend de la vie et sur qui il est. A savoir que dans certains pays, c’est exactement de cette façon que les enfants sont éduqués.

S’engager dans ce genre de démarche n’a qu’un seul but. Nous aider à tenir fermement les rênes de notre évolution personnelle et professionnelle. Et nous n’avons pas besoin de manipuler les autres, d’attirer leur attention en faisant du bruit pour faire cela.

Avoir conscience de ce que nous pouvons offrir aux autres, savoir ce que nous pouvons leur apporter et la différence que nous pouvons faire pour eux, c’est LE véritable aimant qui attire les autres à soi sur le long terme et qui construit notre véritable réputation.

Vous n’avez pas besoin du marketing pour « vous vendre » !

Vous avez besoin d’une « offre d’une qualité telle » que les gens comprendrons d’emblée l’intérêt de ce que vous leur apportez.

Si vous cherchez un travail ou une opportunité d’affaires – c’est à travers la qualité de vos compétences et de vos atouts personnels que vous développerez votre notoriété.

Etre au service des autres !

Voilà une notion qui n’est pas très à la mode. Pourtant, il n’y a rien de plus réjouissant que de savoir que l’on apporte quelque chose aux autres, qu’on est utile, qu’on apporte quelque chose qui répond à un a besoin, une expertise qui fait une différence. Ça fait même partie du Q12 de Gallup * !

* Sondage en 12 Questions sur l’engagement et la motivation des salariés.

Etre au service de l’autre, c’est totalement naturel et ça fait autant de bien à celui qui donne qu’à celui qui reçoit. C’est la raison pour laquelle nous faisons du bénévolat, ou que nous offrons des cadeaux.

Les pratiques du marketing et du journalisme ont perverti notre société en nous faisant croire que pour vendre – pour nous vendre – nous devons être calculateurs. Alors qu’en réalité, ce dont nous avons le plus besoin, c’est de générosité, de qualité, de bienveillance, d’excellence et de coopération.

Ce sur quoi nous devons nous focaliser, c’est sur le perfectionnement de notre offre, afin de la rendre indispensable, incontournable, au regard de la qualité du service que nous rendons. Au point que les autres ne peuvent plus s’en passer.

Pensez aux chefs cuisiniers étoilés. Si leurs plats ne sont pas bons, point d’étoiles ils auront. Et d’eux, vous n’entendrez jamais parler. Ça n’est pas leur visibilité qui fait leur notoriété. Celle-ci vient après qu’ils aient fait leurs preuves de la qualité de ce qu’ils offrent.

Le marketing, ce n’est que l’emballage du paquet-cadeau.
Une fois que nous l’avons retiré, nous le jetons et ce qui reste, c’est l’essentiel.

Pour construire votre stratégie de communication personnelle, je vous invite donc à vous concentrer sur ce qui est à l’intérieur du paquet, en vous demandant quotidiennement :

  • Comment pouvez-vous rendre de meilleurs services ?
  • Qu’avez-vous besoin d’apprendre ou d’améliorer pour être au top ?
  • Quelle différence pouvez-vous faire ou apporter ?
  • Que voulez-vous que les autres ressentent ?
  • Quelle expérience voulez-vous qu’ils vivent ?
  • Comment pouvez-vous rendre le monde plus beau, la vie plus belle ?

Et vous n’aurez plus jamais besoin de faire de marketing. Vous devez seulement communiquer pour informer – et encore, car comme dans le monde du luxe et de l’excellence, ce qui est discret a souvent plus de valeur que ce qui est tape-à-l’œil !

A votre disposition pour discuter de tout cela avec vous. Je m’en ferais une véritable joie.

 

Article écrit sans l’utilisation d’une IA 😉

©PascaleBameister – Tous droits de reproduction réservés

1 thoughts on “Le Personal Branding n’est pas du Marketing”

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