Aujourd’hui, nous sommes le 8 mars 2017 et comme chaque année, depuis 1977, et oui 40 ans déjà, c’est la « Journée Internationale des Droits des Femmes ».
Alors, j’ai eu envie d’écrire pour cette occasion, car depuis le début de ma carrière de consultante en Personal Branding, j’ai été amenée à animer de nombreux ateliers et conférences sur le Personal Branding des Femmes au sein de réseaux professionnels, de Grandes Ecoles et d’Universités. Ce qui m’a amenée à en côtoyer beaucoup et à parler avec elles de ce à quoi elles étaient confrontées pour évoluer dans leur carrière.
Initialement, je n’avais pas l’intention de me spécialiser sur la cause des femmes , car ma démarche a toujours été globale. En effet, je suis convaincue qu’aujourd’hui la concurrence est tellement rude que tout le monde a besoin d’une stratégie de communication personnelle pour oser prendre sa place dans son milieu professionnel. De ce fait, j’aspire à travailler avec tous types de profils.
Pourtant, il s’est passé quelque chose, alors que je donnais cours aux étudiants de l’INSEEC Paris en 2009, et cela m’a amenée à reconsidérer mon point de vue et à proposer des modules spécifiques à cette cible féminine que je n’avais pas identifiée au départ.
Il se trouve que durant l’un de mes cours, que j’avais intitulé : « savoir se vendre », j’ai demandé aux étudiants de dire, devant toute la classe, le montant du salaire qu’ils espéraient obtenir, lorsqu’ils seraient diplômés… Et là, j’ai été extrêmement surprise, parce que très vite, ce qui n’était qu’une simple question a tourné au débat… Un débat qui s’est joué entre les garçons et les filles qui n’étaient visiblement pas d’accord sur leur valeur sur le marché du travail.
Pour faire court, il c’est avéré que les garçons prétendaient à des salaires bien plus élevés que les filles, certains ont même dit qu’ils aspiraient à un montant mensuel de 5.000 € (je reconnais que pour un jeune c’est élevé, mais bon, tous mes cours ont pour thème d’inciter chacun à OSER), alors que certaines filles disaient que si elles obtenaient un peu plus que le SMIC, elles seraient contentes (le SMIC, avec un BAC +5 !?!). Vous comprenez ma surprise.
Alors, j’ai posé la même question à toutes mes classes (14 classes de 30 élèves au total). Et partout, le débat c’est élevé de la même façon. Dans certaines classes, le ton est même monté entre les uns et les autres (surtout dans les classes de finances 😉 ). Les filles finissant par dire aux garçons qu’ils étaient irréalistes, voir ridicules et parfois, j’ai dû couper court à la discussion pour éviter qu’elle s’envenime.
J’avoue que cette expérience m’a beaucoup perturbée. En effet, je ne m’attendais pas à ce type de réaction de la part des filles. Alors, j’ai joué la neutralité, car je ne voulais pas les influencer, je voulais juste essayer de comprendre, parce que je n’avais jamais imaginé que les filles pouvaient en arriver à se dévaloriser ouvertement, avant même d’avoir mis un pied sur le marché du travail (enfin si, puisque certaines étaient déjà en alternance).
Et j’en suis arrivée à la conclusion que : même s’il est certain que les inégalités entre les hommes et les femmes sont flagrantes, il me semble que les femmes en sont en partie responsables… Oui, je sais ! Ce que j’ose annoncer ici, c’est du lourd et je m’attends à recevoir une bonne volée de flèches et à être pointée du doigt.
Mais je vous assure que depuis que je travaille sur le sujet, dans tous les environnements professionnels féminins que j’ai abordés (assistantes, ingénieures, cadres, entrepreneuses…), j’ai pu constater que les femmes n’osaient pas… ne savaient pas se mettre en avant. Que la plupart en étaient conscientes, mais cela ne changeait pas grand-chose à leur situation…
J’ai constaté que ça faisait tellement de générations que les femmes sont en retrait de notre système économique, peut importe leurs diplômes, leurs carrières, leurs réalisations professionnelles, la majorité d’entre elles pensent que : « si elles font bien leur travail, une bonne âme s’en rendra compte et leur proposera spontanément d’évoluer professionnellement ».
Mais dans la réalité, ça ne marche pas comme ça : « ON N’OBTIENT PAS CE QU’ON NE DEMANDE PAS ! »
Et je ne parle pas de revendication, je parle de demande… Faire des demandes ! Oser se positionner ! Oser même s’imposer !!!
Il parait que ça s’appelle le syndrome de l’imposteur et que bon nombre de femmes en sont atteintes. Euh !!! pour tout vous dire, je pense même que je suis en partie concernée.
Et voici comment je vois les choses :
Pendant des centaines d’années, notre société s’est construite sur des valeurs masculines simplement parce que c’était principalement les hommes qui travaillaient et avaient une vie sociale, ainsi que politique. Mais aujourd’hui, de plus en plus de femmes sont actives et elles amènent avec elles leurs valeurs féminines. Ce qui, à l’issue, je l’espère, permettra à notre société de trouver un certain équilibre qui pourrait aboutir à une véritable équité entre les individus. Mais pour le moment, tout cela est encore bien fragile. Et c’est toute notre société qui doit apprendre à se construire sur de nouvelles bases.
Tous ces changements font que les femmes ne savent pas toujours où elles en sont (les hommes non plus d’ailleurs), car elles doivent apprendre à composer avec des règles qu’elles ne maîtrisent pas très bien, puisqu’elles n’ont pas participé à leurs élaborations.
Si en ce début de XXIe siècle, être une femme n’est certainement pas plus confrontant qu’être un homme. Comme lui, elle est prisonnière de son image et du rôle que la société lui a attribué jusqu’ici. En passant notre vie à faire ce qu’on pense qu’on attend de nous, en cherchant à coller à des images que nous n’avons pas choisies délibérément, on perd son énergie et on se sent souvent coupable de ne pas être à la hauteur des attentes des autres, ne sachant plus exactement où est notre place, nous sentant divisées et passant à côté de ce que nous sommes réellement (ce qui est valable pour les deux sexes).
Et pour que la femme trouve son juste rôle dans notre société, elle doit avant tout être en accord avec ses valeurs personnelles et apprendre à se connaître pour découvrir qui elle est, afin de se reconnaître elle-même.
Et pour finir avec cet article, je dirais que travailler sur son Personal Branding permet à la femme :
- De développer sa confiance en soi.
- De prendre conscience de ses valeurs et croyances personnelles. De distinguer celles qui viennent du milieu dans lequel elle évolue et qui ne lui appartient pas, afin de faire des choix et de créer des possibilités, là où elle ne voyait que limites.
- De mettre en place des stratégies qui lui permettent d’amorcer des changements significatifs dans sa carrière.
- Pour enfin prendre sa place dans son environnement professionnel.
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