Si de nos jours de plus en plus d’organisations se préoccupent de la Qualité de Vie au Travail (QVT) et mettent en place des stratégies pour améliorer le bien-être de leurs collaborateurs (voir par exemple : le palmarès de Great Place to Work, les mouvements tels que J’aime ma Boite, Liberté et Cie, les informations que j’ai commencé à réunir dans ma page Facebook « les Militants du Bonheur« , etc.), peu d’entre elles leur proposent des programmes d’accompagnement pour qu’ils aient une meilleure communication personnelle et prennent aisément leur place dans l’organisation.
Ce que je veux dire, c’est qu’on se préoccupe davantage de la façon dont l’organisation communique envers ses collaborateurs, que de celle dont les collaborateurs communiquent envers l’organisation.
Certes, pour qu’une personne se sente bien dans son travail, elle a besoin d’un environnement convivial ; d’un manageur qui la respecte, qui fait attention à elle et qui la coache pour qu’elle puisse donner le meilleur d’elle-même ; elle a besoin de comprendre le sens de ce qu’elle fait, de savoir à quoi elle contribue, de s’approprier la vision, la mission et les valeurs de son entreprise. Mais elle a aussi besoin de savoir comment ces talents, ses compétences et ses valeurs personnelles peuvent s’inscrire dans les projets de celle-ci.
Mais voilà, personne n’a vraiment appris à se questionner et à communiquer sur Soi. Je dirais même qu’en France, cela ne fait pas vraiment partie de notre éducation. Notre système scolaire a souvent cherché à nous formater et nous a rarement permis d’exprimer notre différence. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les nouvelles générations sont aussi décalées par rapport à l’univers professionnel. Et si elles ont eu très tôt la possibilité d’exprimer leur personnalité et leurs centres d’intérêt sur Facebook ou Tweeter, ce n’est pas encore ce qu’on attend d’elles dans les entreprises.
Intégrer les nouvelles générations
De plus, si les jeunes générations (Y et bientôt Z ou « cyber-génération ») savent utiliser les réseaux sociaux, il n’est pas certain qu’elles sachent comment tirer parti de leurs personnalités. Tout le monde sait qu’on ne peut pas partager n’importe quoi sur Soi, mais on ne prend pas vraiment le temps de réfléchir à ce qu’on peut révéler pour être certain que cela profite à notre réputation.
Nous nous interrogeons rarement sur nos points forts et notre valeur ajoutée (nos compétences, mais surtout nos talents et notre différence, les + qui font de nous une personne remarquable).
Par ailleurs, identifier nos propres valeurs nous permet de mieux les porter, mais aussi de les confronter à celles des personnes avec qui l’on travaille et de nous inscrire plus efficacement dans un processus de coopération pour nous approprier la Culture de l’Entreprise.
La Culture de l’Entreprise se construit en communauté
Si la Culture de l’Entreprise est définie et initiée par la Direction, elle se construit en communauté. Et si l’entreprise doit s’interroger sur les principes qu’elle partage avec ces collaborateurs, ceux-ci doivent s’interroger sur ce qu’ils apportent à l’entreprise et identifier les valeurs qu’ils partagent avec elle pour que la mayonnaise prenne.
Avoir une meilleure connaissance de soi permet d’avoir une meilleure confiance en soi. Ce qui permet d’être plus au clair avec ses aspirations et de conduire son plan de carrière en fonction de ses besoins personnels. Mais surtout, cela permet d’avoir une meilleure idée sur la façon dont on peut s’inscrire dans les projets qui nous sont confiés par l’entreprise, en fonction de ce qu’on peut y apporter personnellement… pas seulement à travers nos compétences, mais aussi à travers nos talents, notre créativité et notre savoir-être.
Personal Branding et RSE
Il y a encore peu de temps, les services RH ne comprenaient pas pour quelle raison ils accompagneraient leurs salariés dans une démarche de Personal Branding, parce qu’ils craignaient qu’ils s’en servent pour se vendre ailleurs. Mais les temps ont changé. Ils ont commencé à mettre en place des Réseaux Sociaux d’Entreprise (RSE) pour développer la Culture d’Entreprise et resserrer les liens entre les collaborateurs (comme l’a fait Orange avec son réseau social Plazza, ainsi que la Société Générale et PSA). Et la nécessité qu’ils se servent de leur Marque Personnelle au sein de l’entreprise est de plus en plus évidente.
Personal Branding et quête de sens
Aujourd’hui on sait que les besoins des individus ont changé et qu’un des aspects de la crise sociale que nous traversons se caractérise par une quête de sens. Le sens que nous donnons à notre vie, à notre carrière (à quoi je sers ?) ; le sens qu’a notre activité professionnelle quotidienne (à quoi sert ce que je fais ?), mais aussi nos activités en dehors de celles-ci (à quoi puis-je contribuer ?). Il a été démontré que notre motivation au travail était décuplée lorsque nous avons la possibilité de nous engager dans des projets de Développement Durable. Certaines entreprises ont même complètement intégré cet aspect dans leur culture, par exemple : Yves Rocher, Mars, Vivendi, Danone, etc.
Avant d’être un programme qui permet d’apprendre à communiquer sur soi pour se faire connaitre et reconnaitre, le Personal Branding est un programme de développement professionnel qui permet de mieux se connaitre. Et plus une personne se connait, plus elle a confiance en ses compétences et en ses talents, plus elle ose les exprimer et les mettre au service des projets de son organisation. Ce qui génère motivation et créativité. C’est dans ce sens que le Personal Branding contribue à améliorer la Qualité de Vie au Travail.
©PascaleBaumeister – Tous droits de reproduction réservés.
Article très intéressant et percutant ! Merci