Développer des relations durables à l’ère du numérique

Dans la vie, notre façon de communiquer influence la qualité et la durabilité des relations que l’on entretient avec les autres. Mais on a vite fait de se mélanger les pinceaux et de passer à côté du message que l’on veut transmettre si on ne prend pas soin des mots que l’on prononce, du contexte dans lequel on s’exprime et des besoins des personnes à qui l’on s’adresse.

Ce que l’on dit pouvant être mal interprété et ruiner nos échanges en un éclair, même si on a de bonnes intentions au départ.

Sans oublier que lorsqu’on est face à une personne, notre communication n’est pas uniquement verbale (seulement 7% des mots que l’on prononce sont perçus par nos interlocuteurs). D’autres éléments viennent encore s’ajouter à ce que l’on dit. Il y a le ton de notre voix qui représente 38% de notre communication. Mais au final, c’est notre attitude physique, dite non verbale, qui compte le plus  (55% de notre communication), car tout communique en nous. Notre posture, nos gestes, nos mimiques, notre regard, ainsi que nos intentions. Ce qui peut être un atout lorsqu’on a des difficultés à s’exprimer. On peut faire passer des messages autrement qu’en parlant. Faut-il encore qu’on s’adresse à un interlocuteur qui sache décrypter nos attitudes et écouter ce que l’on dit au-delà des mots… Ce qui est rarement le cas en fin de compte.

Mais aujourd’hui, à l’ère du numérique, du SMS, de l’e-mail et des réseaux sociaux, la majorité de nos échanges se font par écrit. Ce qui veut dire qu’on se coupe de 93% de nos moyens d’expression.

Pire encore, on cherche à aller vite, à aller à l’essentiel, du coup, on n’y met pas toujours les formes et on utilise un vocabulaire appauvri, des raccourcis, des abrégés, des hashtags… Pensant qu’il suffit d’écrire pour être comprit. Mais les mots, les expressions peuvent avoir plusieurs sens et être mal interprétés. Sans oublier qu’on est vite confronté au point de vue de son interlocuteur qui peut être totalement éloigné du nôtre. Bref ! C’est compliqué :

« Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins neuf possibilités de ne pas se comprendre. »

Bernard Werber

Oui, communiquer, c’est bien plus compliqué que ça en a l’air. Si nous sommes dotés de la parole et que nous avons appris à écrire, on nous a rarement filé le mode d’emploi qui va avec et les conséquences de notre notre manque de connaissance dans ce domaine peuvent très vite s’avérer déplorables et provoquer des dégâts, parfois difficilement réversibles. Dans tous les domaines de notre vie, on peut voir que le manque d’aisance à travers nos échanges avec les autres affecte la qualité de nos relations.

Alors, que faire pour faire cesser tous ces malentendus ? Que faire pour que les messages que l’on cherche à transmettre soient perçus le mieux possible par ses interlocuteurs ?

Beaucoup de gens se sont penchés sur la question et de nombreuses méthodes sont aujourd’hui à notre disposition pour améliorer nos relations interpersonnelles et comme c’est un sujet qui me passionne, je pense en avoir exploré les plus importantes.

Comment améliorer la qualité de nos relations ?

J’ai passé une bonne partie de ma vie à chercher à comprendre ce qui se joue à travers les relations humaines et j’ai étudié tout ce qui me tombait sous la main dans ce domaine. Ce qui m’a amenée à construire des programmes de formation que j’ai animés dans les entreprises au cours des 15 dernières années. Et le sujet continue à m’inspirer parce qu’on y est confronté en permanence. Même quand on pense avoir compris quelque chose, on peut se retrouver confronté à une situation qui nous laisse sur le carreau parce qu’on est stressé, ému ou pas préparé.

A moins de vivre dans une grotte, on peut difficilement échapper à la communication. Ce qui veut dire qu’on a tout le loisir de faire des expériences pour s’améliorer. Ce qui arrive très vite en réalité quand on se donne la peine de se concentrer sur le sujet. Car tout commence par une intention… Celle de chercher à améliorer la qualité des relations que l’on a avec son entourage.

Pour moi, tout à commencé dans les années 80 lorsque j’étais étudiante, parce qu’un prof nous a demandé de lire « Comment se faire des amis ? » de Dal Carnegie. Je vous avoue que j’avais trouvé ce titre totalement ringard à l’époque. Mais je l’ai lu, car il était associé à un devoir. Sur le moment, je ne me suis pas rendu compte de l’importance que ce sujet allait avoir sur ma vie.

Dans cet article, je vais tenter de résumer ce que j’ai appris tout au long de ma vie, au travers de mes lectures et de mes expériences personnelles.

Je commencerais par vous dire que, si on ne peut pas maîtriser ce que l’autre pense, on peut au moins chercher à se maîtriser soi. Ce qui demande d’être capable de s’interroger sur ce que l’on pense vraiment. Sur ses besoins, mais aussi sur ses peurs et ses croyances… C’est un début.

En gros, pour bien communiquer, il faut d’abord faire le tour du propriétaire, car nos échanges sont plus fluides si on commence par se comprend soi-même. Ça à l’air simple comme ça, mais je vous garantis qu’il est très rare qu’on s’arrête un moment pour se demander : « Qu’est-ce que je pense de la situation ? » ou « Pour quelle raison est-ce que j’ai besoin de communiquer ? », ou encore et surtout « Quelle est ma véritable intention à travers ce que je cherche à dire ou à transmettre ? »…

Ce sont des exemples simples, mais réfléchissez-y pour voir et je suis certaine que vous constaterez  que, comme la majorité des gens, vous vous lancez dans une conversation, que celle-ci soit verbale ou numérique, sans avoir pris le temps de réellement réfléchir à ce que vous ressentez. Du coup, il y a de grandes chances que ce soit vos émotions qui parlent et pas vous. Celles-ci étant au nombre de 4 : la peur, la joie, la colère et la tristesse. Sachant que nos sentiments, qui sont eux très nombreux, découlent de ces 4 émotions. Mais en vous demandant : « Est-ce que j’ai peur ? », « Est-ce que je suis joyeux.se ? », « En colère ? » ou « Triste ? », vous avez déjà des pistes. Reste encore à vous demander pourquoi vous ressentez cela.

Dans le livre sur la confiance en soi que je viens de publier, il y a tout un chapitre sur l’assertivité et sur ce que Marshall B. Rosenberg a appelé la Communication Non Violente ou CNV. Je vous y propose des exercices afin de travailler dessus et de vous entraîner.

Si vous voulez développer des relations harmonieuses avec votre entourage, vous devez prendre soin de vous-même avant de commencer à prendre soin des autres.

Prendre soin de soi-même, signifie :

  • Que vous devez chercher à comprendre et à respecter vos besoins, afin d’apprendre à les exprimer de façon claire, tout en vous assurant que les autres sont en mesure de les satisfaire s’ils sont impliqués. Ce qui implique que vous devez éviter de leur reprocher de ne pouvoir le faire, car, en réalité, car généralement, c’est à vous seuls qu’incombe la tâche de satisfaire vos besoins personnels !
  • Que vous devez vous accepter tels que vous êtes. Abandonner les reproches que vous vous faire à vous-mêmes. Pardonner vos erreurs !
  • Que vous devez apprendre à vous libérer de votre passé, des souffrances qui y sont rattachées et qui pourraient impacter vos comportements présents si vous ne le faites pas. Pardonner aux autres !
  • Que vous devez développer votre confiance en soi en apprenant à reconnaître vos talents, vos réussites ainsi que toutes vos petites victoires quotidiennes. En adoptant des croyances positives et en conservant votre optimisme en toutes circonstances !

Pour prendre soin des autres, c’est faire preuve de bienveillance envers eux. Et pour cela :

  • Vous devez apprendre à les connaître, à reconnaître leurs qualités, leurs points forts, leurs besoins et même leurs incertitudes.
  • Les accepter tels qu’ils sont et tels qu’ils ne sont pas, ce qui revient à apprendre à les aimer ou du moins à les apprécier et à ne plus être affligés par certains des comportements qu’ils ont parfois, ne plus les subir. Ne pas les juger et ne pas prendre de façon personnelle leur manière de réagir, ou de ne pas réagir.
  • Vous devez vous libérer des attentes que vous avez envers eux. Avoir avec eux une communication claire, vérifier qu’ils ont compris vos demandes et qu’ils sont en mesure de les satisfaire. Ce qui vous libérera de nombreuses contrariétés vis-à-vis de votre entourage.

Soyez responsable des relations que vous entretenez avec les autres et de la manière dont vous communiquez avec eux.

8 qualités à développer pour devenir un bon communicant :

  1. Persévérance et entraînement.
  2. Développer sa capacité à être à l’écoute (écouter vraiment).
  3. Développer son empathie (accepter les autres tels qu’ils sont et ne pas chercher à les changer).
  4. Séparer les faits de son point de vue personnel et de ses interprétations (être le plus factuel possible).
  5. Développer son acuité de perception, d’observation. Chercher à comprendre les liens entre les choses et les gens, sans juger ni condamner.
  6. Chercher à comprendre les comportements humains.
  7. Développer sa conscience de soi. En particulier reconnaître quand ses propres émotions et désirs déforment notre perception de la réalité.
  8. Chercher à transmettre de l’énergie positive tant aux individus qu’à l’équipe pour ouvrir de nouvelles perspectives.

En résumé, comment entretenir des relations durables à l’ère du numérique ?

En réalité, il n’y a pas une grande différence, que l’on cherche à communiquer par écrit ou à l’oral. On est toujours confronté aux mêmes difficultés. Les mots sont des outils à double tranchant, qu’ils sortent de notre bouche ou qu’ils s’inscrivent sur notre écran. Nous avons besoin d’apprendre à les affûter correctement si nous ne voulons pas blesser les autres et par ricochet, nous blesser nous-mêmes.

Avoir de bonnes intentions, ça ne suffit pas, il est important d’apprendre à adapter sa communication à son interlocuteur en ayant de la considération pour lui si on souhaite nourrir des rapports sains.

Encore plus qu’à l’oral, il est essentiel de soigner sa première approche, son premier contact et faire attention à laisser une empreinte positive sur celui ou celle à qui on s’adresse. Surtout si on à besoin d’attirer son attention. Influencer les autres avec intelligence revient à prendre en compte l’humain avant la technologie en faisant preuve de clarté, d’empathie et de bienveillance.

A titre de mémo, je vous parlerai des 4 accords toltèques de Don Miguel Ruiz. Parce qu’il n’y a pas mieux pour prendre en main son évolution personnelle et aussi parce que c’est super simple à retenir :

  1. Prendre soin de sa parole. Ce qui est valable pour ce que l’on dit, mais aussi pour ce qu’on se dit ;o)
  2. Ne pas prendre les choses de façon personnelle et savoir se protéger en apprenant à considérer que ce que les autres disent n’est que le reflet de leur propre monde. Pas du vôtre.
  3. Ne pas faire de supposition, oser poser des questions.
  4. Faire de son mieux, sans se sentir coupable si on est passé à côté de son objectif… On fera mieux la prochaine fois ;o) Évoluer, c’est apprendre de ses erreurs et continuer à s’entraîner, jusqu’à ce qu’on y arrive. Peu importe le temps que ça prendra.

©PascaleBaumeister – Tous droits de reproduction réservés.

3 thoughts on “Développer des relations durables à l’ère du numérique”

  1. Créer sa boîte, c’est avant tout l’opportunité de devenir entrepreneur de sa vie. De faire des valeurs qui vous tiennent à coeur votre métier. C’est pourquoi si vous menez un quotidien responsable, faites le ressortir dans votre image de marque !

  2. Créer sa boîte, c’est avant tout faire de ses valeurs personnelles votre coeur de métier. C’est pourquoi si vous menez un quotidien responsable, faites le ressortir dans votre image de marque !

    1. Merci Elodie pour votre commentaire,
      Vos propos sont forts juste, mais je vous avoue que je n’en comprends pas le but.
      Il semble que vous êtes dans le métier, car j’ai pu voir que vous travaillez pour une agence de Branding. Personnellement, en tant que consœur, il ne me viendrait pas à l’idée d’écrire un commentaire à la fin des articles que vous écrivez sur votre site et de le signer. Je n’en vois pas l’utilité ;o)
      Si vous en avez le temps, merci de m’expliquer l’objectif de votre démarche.
      Bien à vous,
      Pascale Baumeister, conceptrice de ce site

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