Dans cet article, je voudrais aborder un sujet qui me tient à cœur : L’importance d’ être soi afin de trouver son équilibre, que ce soit dans sa vie ou au travail. Mais aussi du fait que pour être vraiment soi, nous devons nous affranchir de certaines de nos peurs concernant nous-mêmes et concernant les autres. En particulier, notre peur d’être critiqué.
Cette peur, nous la cultive généralement depuis notre plus tendre enfance, car durant cette période de notre vie, nous sommes constamment évalués par les adultes qui nous entourent. Nos parents pensent bien faire en nous disant ce qu’il ne faut pas faire, alors qu’ils nous aideraient davantage s’ils nous montraient ce qu’il faut faire…
A l’école, nous sommes jugés et évalués sans cesse… Par des gens qui pensent que pour évoluer, il faut que nous soyons conscients de nos erreurs.
Mais personne n’a jamais évolué parce qu’on lui signale ses erreurs… Bien au contraire, ça fait grandir en nous un malaise qui diminue rarement avec le temps.
Les dresseurs d’animaux, eux, ont bien compris cela. Ils savent pertinemment qu’on obtient plus facilement quelque chose de ceux qu’on veut éduquer grâce à de nombreux encouragement, ponctuée de récompenses…
Après être sortis du système éducatif, nous entrons dans le milieu professionnel. Et malheureusement, il est encore très rare d’évoluer dans un environnement qui fait confiance à ses collaborateurs. Les fameux bilans annuels d’évaluations sont la possibilité, pour un manageur avide de pouvoir, d’exercer le droit de critiquer ouvertement les membres de son équipe, de les juger et d’éventuellement leur donner quelques axes de progrès pour l’année qui suit, de lui proposer des formations pour qu’il puisse s’améliorer, parce que rien n’est jamais assez dans ce système…
Oui, il existe des manageurs bienveillants et des entreprises dans lesquelles il fait bon travailler, parce qu’elles ont compris que leurs collaborateurs étaient un CAPITAL et pas une ressource… Mais elles sont encore trop rares.
Notre société est bâtie sur les jeux de pouvoirs qu’on peut librement exercer sur les autres. Tout n’est qu’à propos de domination… soit je domine, soit je suis dominé. Et chacun passe d’un camp à un autre sans jamais trouver un véritable équilibre. Alors, comment ne pas avoir peur d’être critiqués ? Et comment avoir le courage d’être soi ?
Pendant des années, j’ai été moi-même prisonnière de toutes ces peurs. Et j’ai fait des choses que je n’aurai jamais dues. J’ai côtoyé des gens qui étaient incapables de voir ma valeur, parce que je cherchais constamment à leur plaire, en vain. Les jeux pervers de la domination sont dans tous les univers (pas seulement entre conjoint ou entre les membres d’une famille). Et tous nous empêchent d’exprimer qui nous sommes. D’oser être soi. C’est comme une petite cage dont on ne voit pas les barreaux.
Et je m’y suis enfermée moi-même parce que je voulais plaire à mon entourage. Je voulais être aimée, appréciée. Je voulais qu’on me dise que ce que je faisais était « bien ». Alors, je faisais ce que les gens voulaient que je fasse. Ce qui leur convenait. A eux, mais pas à moi. MOI n’existait pas dans ces conditions-là. Le vrai MOI n’était que le reflet de ce que les autres cherchaient à y voir.
Parfois même, j’agissais comme ce que je pensais que les autres voulaient que je fasse… Ce qui était encore plus débile, car en réalité on ne sait jamais ce que les autres veulent, sauf si on leur pose des questions.
Et si vous pensez que je suis une personne faible, soumise, craintive, ceux qui me connaissent vous diront qu’il n’en est rien. Ils vous diront peut-être même qu’au contraire, j’ai une forte personnalité, voire, une grande gueule. Que mon énergie est plus masculine que féminine. Et que je n’ai pas froid aux yeux… Pourtant, cette peur d’être critiquée était bien là. Et il m’a fallu des années pour oser sortir de ma cage et ne plus en avoir rien à faire de ce que les autres pensent de moi.
De toute façon, cette peur d’être critiqué, c’est vraiment une histoire avec soi-même. Parce qu’il n’y a que nous qui pouvons vraiment être conscients du fait que nous en sommes prisonniers et donc de nous en libérer.
Et si j’écris cet article, c’est parce que je me rends compte que beaucoup de gens autour de moi souffrent silencieusement de cette peur. Même ceux qui sont, soi-disant, authentiques sont pris dans ces filets…
« Etre authentique », ça veut dire quoi au juste ?
Etre authentique, ça ne veut certainement pas dire « être excentrique ». On pense toujours que les gens qui sont originaux sont des personnes authentiques… Mais c’est rarement le cas en fin de compte. Bien souvent, « être original » c’est une façon de montrer quelque chose aux autres. C’est comme un cri. Parfois même un hurlement qu’on exprime pour prouver aux autres qu’on existe et qu’on emmerde les critiqueurs…
Bon ! C’est peut-être une des étapes qu’il faut franchir avant la libération.
Etre authentique, c’est être en accord avec soi… Et c’est là qu’est toute la difficulté, car ce n’est pas facile d’être en accord avec soi quand on ne sait pas vraiment qui on est.
Etre authentique, c’est surtout, n’en avoir rien, mais alors vraiment rien à faire, de ce que les gens pensent de nous… C’est, ne pas se préoccuper du regard des autres, des attentes des autres. Ne pas se sentir blessé quand quelqu’un nous juge et évalue ce qu’on fait.
Etre authentique, c’est être capable d’accepter les critiques des autres, tout en conservant à l’esprit que ce n’est qu’un point de vue et que celui-ci est aussi valable que le nôtre.
Etre authentique, ce n’est pas être rebelle… Enfin si, parfois ! Mais ce n’est pas être rebelle pour être rebelle et être en contradiction pour se faire remarquer.
Etre authentique, c’est être aligné avec soi-même. En accord avec soi-même. C’est être serein et inébranlable face aux comportements des autres…
Pour sortir de notre cage et être soi, nous devons trouver notre équilibre.
Pour ma part, ce qui m’a permis de le trouver, c’est tout un cheminement qui est passé par un vrai questionnement sur moi, par faire de la méditation pour maîtriser mon esprit et donc mes peurs, par un vrai travail sur le détachement associé à une bonne dose de détermination.
« SOYEZ VOUS-MÊMES, TOUS LES AUTRES SONT DÉJÀ PRIS ! »
Jean Cocteau
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Bonjour Pascale
Je partage complètement ta réflexion, mais ce n est pas toujours simple d être soi même face à toutes nos situations vécues, aux personnes côtoyées. Nous somme dans un espace en mouvement perpétuel, notre état d esprit, notre humeur évoluent au grès du temps. L important serai de trouver le chemin qui permet d être authentique.
Il faut juste trouver un peu de temps, trouver ce chemin et de la détermination comme tu dis.
À moi de jouer à présent la balle est dans mon camp…
Bonjour Dominique,
Ravie d’avoir de tes nouvelles…
Oui, c’est vrai, ce n’est pas simple d’être soi. Moi-même, j’ai dû franchir de nombreux obstacles pour trouver ce courage-là. Y compris celui de devoir me défaire de personnes qui ne croyaient pas en moi et qui me tiraient vers le bas.
Pour chacun d’entre nous, les obstacles sont différents. Mais la quête est importante. C’est peut-être même la plus importante.
Et puis, lorsqu’on trouve le chemin de son authenticité, on donne l’exemple à ceux qui nous entourent. Un peu comme si on leur donnait l’autorisation d’être eux-mêmes à leur tour.
Si j’écris ça, c’est parce que bien souvent on pense que notre liberté d’être soi s’arrête à celle des autres.
Je pense que ce n’est pas vrai et que notre liberté d’être soi nourrit celle des autres.
A bientôt 😉