Mesdames, avez-vous lu Sun Tzu ?

Toutes celles qui ont de l’ambition ou qui souhaitent réaliser les projets qui leur tiennent à cœur devraient lire le livre qui a inspiré des générations de militaires, d’hommes d’affaires et de politiques. Je veux parler de :

« L’Art de la Guerre » de Sun Tzu.

Mais pas n’importe lequel ! Celui qui a été écrit et traduit par Chin-Ning Chu intitulé : « L’art de la guerre pour les femmes » est plus que pertinent.

Rappelons d’emblée que pour Sun Tzu, l’art de la guerre ne consiste pas à combattre, mais à développer des stratégies qui permettent de vaincre sans affronter ses adversaires.

 

Un livre plusieurs fois millénaire qui intrigue toujours autant

Le livre d’origine contient des techniques et des pensées stratégiques extrêmement précises, écrites par un philosophe et stratège chinois autour de 532 av. J.-C.

Il est rare qu’une femme s’intéresse à ces sujets, sauf si elle exerce un métier en lien avec l’armée, et encore. Peut-être parce qu’à priori, les femmes n’aiment pas la guerre. Ou parce qu’on considère que les batailles, les combats, ce sont des affaires d’hommes.

Pourtant, comme le précise Sun Tzu, l’art de la guerre, c’est justement de ne pas la faire. Car lorsqu’on en vient aux affrontements, c’est que, d’une certaine façon, nous avons déjà perdu la bataille.

Et les femmes sont de véritables maîtres dans le « non-affrontement », surtout parce qu’elles n’en ont pas la force physique. Depuis des millénaires, elles n’ont pas eu d’autres choix que de s’exercer à négocier, à mettre en oeuvre des stratégies pour influencer… Ne serait-ce qu’au sein de leurs propres familles, avec leurs proches et leurs enfants !

Chin-Ning Chu nous explique à quel point ce livre est totalement destiné aux femmes.

Pour gagner des batailles on doit faire preuve de diplomatie, de stratégie, de subtilité et faire en sorte qu’il n’y ait pas de perdant. Combattre, c’est ce qui nous reste quand tout le reste a échoué. Toute la subtilité de cet art consiste donc à mener des victoires et à atteindre nos objectifs le plus efficacement, éthiquement et respectueusement possible, avec un minimum de conflit.

Ce livre devrait être sur les tables de chevet de toutes les femmes qui souhaitent prendre leur place dans leur environnement professionnel ou qui souhaitent devenir de redoutables chefs d’entreprise 😉

 

Sun Tzu a cherché sciemment à entretenir le mystère autour de sa philosophie en la rendant difficile à comprendre

Pour ma part, j’avais déjà lu la version initiale il y a une quinzaine d’années. Mais comme beaucoup de personnes, je n’y avais pas compris grand-chose. Je l’ai même trouvé assez ennuyeux, alors que j’avais l’habitude de ce genre d’ouvrage, étant passionnée par les philosophies martiales depuis l’âge de 15 ans.

J’avais adoré le « Traité des  cinq roues » de Miyamoto Musashi, les livres de Thomas Cleary, « Le Zen dans l’art chevaleresque du tir à l’arc » de E. Herrigel, « L’esprit du geste » d’Arnaud Cousergue. Mes préférés étant ceux de Saotome Sensei sur l’Aïkido, que j’ai eu la chance de le rencontrer du fait que je pratique l’Aïkido. Mais le livre de Maître Sun ne m’avait vraiment pas inspirée.

Puis, je suis tombée sur la traduction que Madame Chin-Ning Chu en a fait pour les femmes et j’ai commencé à prendre le sujet très au sérieux :

« L’art de la guerre pour les femmes »

J’ai découvert que l’auteur de l’ouvrage initial avait sciemment fait en sorte qu’il soit difficilement abordable, afin d’être indispensable à celui à qui il était destiné, le Roi de Ou. D’une certaine façon, ce livre était un CV et une lettre de motivation.

En effet, son objectif était de décrocher un poste de commandant militaire et si le livre avait été aisé à comprendre, il n’aurait certainement pas obtenu ce commandement.

Rien que cette information est déjà une leçon en soi :

« Si on veut susciter l’attention, on doit garder une part de mystère… »

 

Les femmes sont de redoutables négociatrices qui souvent s’ignorent

Je suis totalement d’accord avec Madame Chu lorsqu’elle écrit que les femmes sont des négociatrices nées et qu’elles ont un don particulier pour résoudre les problèmes de façon équitable. La plupart d’entre elles préférant les situations où tout le monde est gagnant à celles où il n’y a qu’un seul vainqueur.

Durant des siècles, cela faisait partie du rôle qu’elles avaient au sein de leurs familles.

Alors, comment se fait-il que les femmes aient tant de difficultés à s’imposer dans cette société pour obtenir l’égalité, que ce soit pour ce qui concerne leurs salaires ou leurs évolutions professionnelles ?

C’est justement sur ce point que Sun Tzu peut nous être d’une grande utilité, car demander l’égalité professionnelle n’est pas suffisant. Les femmes ne peuvent pas se contenter de réclamer que, sous prétexte que ce sont des femmes, elles méritent d’être traitées à l’égale des hommes.

En théorie, bien sûre que si, car tout le monde sur Terre mérite le respect. Mais force est de constater que dans la réalité, cela ne fonctionne pas ainsi.

Qu’on le veuille ou pas, le monde du travail est un monde guerrier, car c’est ainsi qu’il a été conçu et si les femmes veulent que les choses changent, elles doivent accepter que nous vivons dans un tel monde et y prendre délibérément leur place.

 

Sun Tzu nous explique comment nous y prendre pour prendre notre place en tant que femme dans la société

Les femmes ont tout intérêt à aborder le milieu professionnel, politique et social avec un esprit de conquête et de stratège.

Selon Sun Tzu (Tsu ou Tze, ce qui veut dire « Monsieur » en chinois), cinq éléments régissent la réussite d’un projet et doivent être inclus dans les phases de préparation de n’importe quelle tactique :

TAO :  Résumons cela par la moralité et la motivation qui est à l’origine de nos actes. Mais en réalité, c’est bien plus que cela, car le Tao, c’est ce qui régit la Nature et l’équilibre du monde qui nous entoure et dont nous faisons partie.
TIEN :  Le timing, que l’on peut facilement comprendre en sachant qu’à certains moments, il est nécessaire de passer à l’action ; à d’autres, il est préférable d’attendre.
DI :  Le terrain. L’étude des obstacles que nous avons à surmonter et de la distance que nous devons parcourir pour atteindre nos buts (je développe plus loin).
JIANG :  Nos qualités de leader (être sage, confiant-e, bienveillant-e, courageux-se, intègre, discipliné-e).
FA :  La méthode ou l’art de diriger.

Je ne peux pas aborder tous ces sujets, mais je vais m’attarder sur le principe du DI, car il peut nous aider à comprendre la situation des femmes dans notre société :

DI = LE TERRAIN
« Adapter nos actes à notre environnement »

Ce qui mène les affaires depuis toujours, c’est la performance. Chaque jour, nous devons mener des batailles politiques et pour prendre notre place. Les femmes vont devoir la gagner cette place et ne pas se contenter d’attendre sagement qu’on la leur donne. Ce qui d’ailleurs ne serait pas tout à fait juste, si on considère que les hommes se sont battus durant des siècles pour subvenir aux besoins de leurs familles.

Le terrain est donc déjà bien occupé par ces hommes et les femmes doivent jouer serré en faisant preuve d’intelligence et de subtilité…

L’Art de la guerre repose sur l’application de stratégies qui s’appuient sur la compréhension approfondie des personnes auxquelles nous avons affaire et de notre environnement.

Mais plus encore, ces stratégies supposent que nous nous connaissons nous-mêmes de façon objective : que nous connaissons nos forces et nos faiblesses, nos buts, nos peurs.
Elles nous invitent à allier exigence éthique et besoins matériels, à développer notre capacité à avoir une vision d’ensemble sur les situations que nous abordons, afin de maîtriser la pensée stratégique. Tout en devenant plus novatrice, créative ainsi qu’adaptable à toutes les circonstances pour réussir ce que nous entreprenons et en restant fidèles à nous-mêmes.

Et si au lieu de s’insurger contre les comportements d’exclusion de certains hommes à leur l’égard en milieu professionnel, les femmes entreprenaient d’étudier ces comportement pour réfléchir aux meilleures approches à mettre en place, tout en faisant preuve de diplomatie, afin de gagner sur leurs terrains avec leurs propres armes ?
Cela pourrait faire une vrai sujet dans une session de codéveloppement destiné aux femmes des l’entreprises, non ;o)

« La Terre comporte le loin et le proche, le danger et la facilité, des terrains vagues et des cols étroits. Tous détermineront vos chances de vie et de mort. » SUN TZU

Lorsqu’on se donne la peine d’étudier le terrain sur lequel nous devons évoluer, nous commençons à réfléchir autrement pour influencer la situation. Pas seulement en nous adaptant ou en essayant de faire avec. On ne se contente plus de saisir les opportunités comme elles se présentent, sans réfléchir à la façon dont on pourra obtenir ce que l’on souhaite. On cesse de supposer que si on fait bien son travail, on se fera remarquer et on obtiendra la promotion que l’on convoite en secret…

 

A bien y réfléchir, le terrain dans lequel nous évoluons professionnellement aujourd’hui est celui-ci !

Socialement et professionnellement parlant, la situation des femmes ressemble un peu à la situation d’un élève qui intègre une nouvelle école, en plein milieu de l’année scolaire :

Tous les autres enfants sont là depuis longtemps, alors, ils ont établi des règles, ils ont lié des amitiés.

Dans ces circonstances, il est totalement stérile d’attendre qu’un adulte (ou une quelconque autorité) le présente et suggère à ses petits camarades de l’intégrer à leurs groupes pour jouer.

Sachant que certains le feront peut-être. Mais pour gagner le respect et l’amitié de ceux qui étaient déjà là, le petit dernier va devoir faire ses preuves. S’il échoue, il  risque de se retrouver dans un coin de la récré, en compagnie de tous ceux qui n’auront pas réussi à s’intégrer. Il y a même de fortes chances qu’il soit exclu pour le restant de l’année, ou pire, durant toute sa scolarité.

Si les femmes veulent s’intégrer et espérer l’égalité, elles doivent observer ce qui se joue dans l’organisation pour laquelle elles travaillent. Si elles sont indépendantes, elles doivent étudier la façon dont s’est construit le marché dans lequel elles évoluent.

Voici quelques réponses à trouver pour y arriver :

  • Qui sont les chefs en place ?
  • Comment exercent-ils leur autorité ?
  • Par qui sont-ils secondés ?
  • Quels sont les rôles de chacun (pas uniquement les fonctions) ?
  • Quelles sont leurs forces et leurs faiblesses ?
  • Où vous situez-vous dans cet environnement ?
  • Sur quelles compétences ou quels talents allez-vous pouvoir vous appuyer pour prendre votre place ?
  • Et éventuellement, qu’est-ce que vous avez besoin d’apprendre ou d’améliorer dans votre comportement, dans votre caractère ou en ce qui concerne vos compétences, pour prendre une bonne position et réaliser vos ambitions ?

À partir de là, il devient plus aisé de réfléchir à la meilleure façon de présenter ses idées pour qu’elles touchent ses interlocuteurs et prouvent que l’on mérite la place à laquelle on prétend.

Il va de soit que les femmes ne sont pas les seules concernées par ces sujets. Ces conseils sont valables pour tout le monde. Mais ça, on le savait déjà !

Retrouvez le livre de Chin-Nig Chu « L’art de la guerre pour les femmes » dans ma liste de sélection, situé à droite du Blog.

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